« À regarder la plupart des villes en Amérique du Nord, on pourrait conclure que le premier principe de nos sociétés est que les voitures doivent être heureuses. »
- Andres Duany, urbaniste
Cette citation résume à elle seule tout le propos de ce film.
Car j’habite justement en Amérique du Nord, au Québec, dans une ville qui s’appelle Montréal. J’aime ma ville, avec ses parcs, ses terrasses, ses fêtes populaires. Mais malgré tout ça, ma ville est malade. Elle souffre de plusieurs maux, dont la plupart sont reliés à la place trop importante qu’occupe l’automobile en ville.
Cette trop grande place, j’en subis quotidiennement les conséquences puisque je circule à vélo dans Montréal 365 jours par année depuis plus de 20 ans. J’ai perdu, au fil des années, toute animosité à l’endroit de ces pachydermes d’acier un peu myopes. N’ayant pas d’autres ennemis qu’eux-mêmes, ils ne se soucient guère des humains à pied ou à vélo. Il faut donc constamment penser pour eux, anticiper leur comportement, prévoir leurs moindres changements de trajectoire qui peuvent s’avérer fatals… Et de fait, dans ma ville, cinq personnes par jour n’y parviennent pas et prennent le chemin de l’hôpital.
Ce film n’est pourtant pas une déclaration de guerre aux automobilistes, pour la simple et bonne raison que tout le monde, y compris moi-même, peut avoir besoin d’une auto de temps en temps. L’histoire que je vais vous raconter est plutôt celle de montréalais qui constatent simplement que leur ville, sous plusieurs aspects, est encore à l’ère du Néandertal et qu’on doit enfin en sortir.
Et c’est tout à fait possible. On n’a qu’à regarder dans d’autres pays où des mesures d’aménagement très simples permettent de modifier en profondeur le visage des rues en les faisant redevenir des milieux de vie plutôt que des “tuyaux à faire passer des chars”.
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Avec la rigueur d’un scientifique devant ses rats de laboratoire, nous allons donc observer l’émergence d’une jeune formation politique appelée Projet Montréal qui veut œuvrer en ce sens. Mais pour que mon expérience soit vraiment scientifique, il me fallait un “groupe contrôle”, c’est-à-dire des gens avec des préoccupations semblables, mais qui auraient choisi une autre voie d’action que le parti politique.
C’est ce que j’ai trouvé avec le comité de circulation de la Maison d’Aurore, un organisme communautaire du Plateau Mont-Royal, qui remplissait parfaitement ces critères, puisque eux aussi en avaient ras-le-bol de l’ère préhistorique actuelle.
Avec cette solide méthodologie en main, j’étais donc prêt pour mon étude comparative et les questions qu’elle soulevait. Par exemple : le groupe de citoyens parviendra-t-il à se faire entendre ? Se fera-t-il courtiser, voire même instrumentaliser par l’administration en place ?
Et le jeune parti politique, survivra-t-il au moins jusqu’aux prochaines élections ?
Si oui, se laissera-t-il corrompre à l’approche du pouvoir ? Comme le dit si bien un personnage du film : « De Lénine à Jean Doré, on s’est toujours fait fourrer», alors pourquoi en serait-il autrement cette fois-ci ?
Bref, lequel de ces deux groupes contribuera le plus à nous sortir enfin de l’ère du Néandertal ? C’est ce que j’ai voulu savoir en suivant chacun d’eux durant leurs trois premières années d’existence…
Avec : Richard Bergeron, Mariane Tassé, Patrick Morency, Christian Boulais Musique et mixage : Productions Le Bourdon (Jean-Philippe Villemure, Martin Mantha) Animations : Chloé Germain-Thérien Production, réalisation, caméra et montage : Bruno Dubuc (www.brunodubuc.net) Durée : 1h34 Format de tournage : mini-DV Année : 2009 Copyleft |
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